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Covid-19 et variant Delta : la vaccination a-t-elle protégé les Anglais ?

  • Writer: cardio du viaduc
    cardio du viaduc
  • Jul 7, 2021
  • 4 min read

Par Nicolas Gutierrez C. le 01.07.2021 à 16h17 Lecture 4 min. Le pays européen le plus vacciné est aussi le plus affecté par le variant Delta. Un paradoxe qui, de manière peu intuitive, confirme l’efficacité des vaccins contre ce variant. Analyse.

UNE SOIGNANTE VACCINE UNE DAME ÂGÉE À SON DOMICILE AVEC LE VACCIN ANTI-COVID ASTRAZENECA À HASLAND, PRÈS DE CHESTERFIELD, DANS LE CENTRE DE L'ANGLETERRE, LE 14 AVRIL 2021. AFP - OLI SCARFF À quel point la vaccination nous protégera-t-elle du variant Delta ? C’est la question qui occupe les esprits en ce début d’été 2021, quand l’insouciance donnée par des indicateurs favorables est obscurcie par l’ombre du variant venu d’Inde, qui devrait devenir majoritaire en France dans le courant du mois de juillet. Comme souvent lors de cette pandémie, les Anglais sont pionniers et font office de modèle à étudier pour le reste de l’Europe : premier pays à déceler un variant inquiétant du coronavirus (le fameux variant Alpha), premier pays à commencer la vaccination et maintenant premier pays à endurer la montée du variant Delta dans le continent européen. Créant une situation paradoxale où le pays le mieux vacciné est aussi le premier à subir une reprise épidémique à cause de cette nouvelle version du virus. Que peut-on apprendre de ce paradoxe ? Analyse de Sciences et Avenir. 80 % des plus de 50 ans sont protégés à 80 % Ce n’est pas une erreur de frappe, mais une coïncidence qui met en évidence le succès du programme de vaccination anglais. Grâce à une cadence soutenue pendant des mois, quatre Anglais de plus de 50 ans sur cinq (80 %) avaient déjà reçu les deux doses du vaccin au 31 mai 2021, contre moins de 15 % pour les moins de 50 ans. Et selon des études menées par l’agence de santé anglaise, Public Health England, les vaccins utilisés outre-Manche (principalement Pfizer et AstraZeneca) protègent des formes symptomatiques du Covid-19 à près de 80 % après les deux doses (un peu plus bas que contre le variant Alpha avec près de 90 %). En revanche, une seule dose n’a une efficacité que de 35 % (contre près de 50 % pour Alpha - voir graphique 1).

Graphique 1. Efficacité des vaccins contre les formes symptomatiques causées par les variants Alpha (bleu) et Delta (rouge), et taux de vaccination au 31 mai 2021 des moins de 50 ans (bleu) et plus de 50 ans (rouge). Cliquez pour voir en plus grand. Crédit : Nicolas Gutierrez C. Le vaccin protège contre l’infection par le variant Delta Selon Public Health England, au 21 juin, un total de 92.000 Anglais avaient été infectés par le variant Delta, dont la grande majorité a été infectée depuis la fin du mois de mai (79.000), donc dans une Angleterre ou 80 % des plus de 50 ans étaient déjà entièrement vaccinés. Il est donc "rassurant" de constater que l’immense majorité de ces cas concernent des personnes non vaccinées (ou partiellement vaccinées) de moins de 50 ans. En revanche, dans la population la plus protégée (les plus de 50 ans), cette tendance s’inverse et il y a plus de personnes infectées parmi les vaccinés que parmi les non-vaccinés (voir graphique 2). Étrange ? Pas vraiment, car au contraire, si la grande majorité des personnes dans cette tranche d’âge sont vaccinées, on peut s’attendre à ce que la majorité des personnes infectées soient, elles aussi, vaccinées.

Graphique 2. Personnes infectées par Delta selon leur vaccination et leur tranche d’âge : une dose (bleu), deux doses (rouge) et aucune dose (jaune). Cliquez pour voir en plus grand. Crédit : Nicolas Gutierrez C. Le vaccin protège contre les formes sévères causées par le variant Delta Dernière leçon que l'on peut tirer du cas anglais : parmi ces personnes de plus de 50 ans infectées par ce variant, les non-vaccinés ont une plus grande probabilité d’être hospitalisés (14 % contre moins de 5 % pour les vaccinés) et de décéder à cause du Covid-19 (3,89 % contre 1,41 % - voir graphique 3). Donc non seulement le vaccin protège contre l’infection par le variant Delta, mais il réduit aussi le risque de développer une forme grave si jamais le virus arrive à passer à travers les filets de la vaccination. Mais cette protection n’est pas complète (80 %, comme nous l’avons vu dans le premier graphique), donc même vacciné, il y a encore un risque (certes plus faible) d’être infecté et de développer des formes sévères de la maladie, notamment chez les personnes à risque (comme les plus de 50 ans). Conclusion : le vaccin protège bien contre le variant Delta, mais il faudra continuer à respecter les gestes barrière (dont le masque à l’intérieur) pour diminuer le plus possible le risque d’une infection.

Graphique 3. Hospitalisations et décès à l’hôpital chez les personnes de plus de 50 ans vaccinées (bleu) ou non vaccinées (rouge). Cliquez pour voir en plus grand. Crédit : Nicolas Gutierrez C. COVID-19 VARIANT DELTA DU COVID-19 CORONAVIRUS VACCIN CONTRE LE COVID ANGLETERRE

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