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Le traitement de l'insuffisance cardiaque


29 septembre 2021



L’insuffisance cardiaque nécessite un traitement ininterrompu comportant une adaptation de l’hygiène de vie à la maladie et un traitement médicamenteux. Lorsque ce traitement est insuffisant, l’équipe médicale spécialisée peut avoir recours à la pose d’un dispositif implantable cardiaque. LES OBJECTIFS DU TRAITEMENT Le traitement de l’insuffisance cardiaque a pour but :

  • d’améliorer la qualité de vie en diminuant les symptômes (essoufflement, fatigue, œdèmes, etc.) et en permettant d’accomplir les activités de la vie quotidienne ;

  • d'éviter les épisodes de décompensation de l'insuffisance cardiaque et de réduire le nombre et la durée des hospitalisations ;

  • de ralentir la progression de l’insuffisance cardiaque pour qu'elle soit la plus modérée possible.

Il comporte toujours de nouvelles habitudes de vie (alimentaires et d’activité physique) et un traitement médicamenteux. Il est toujours associé au traitement de la maladie en cause dans la survenue de l'insuffisance cardiaque : traitement d'une HTA, d'une maladie coronaire, chirurgie d'une valve cardiaque défaillante... INSUFFISANCE CARDIAQUE : ADAPTER SON HYGIÈNE DE VIE L'insuffisance cardiaque est une maladie chronique qui ne peut pas être guérie définitivement. Toutefois, elle peut être stabilisée grâce à une hygiène de vie adaptée et à la prise régulière des médicaments. L'hygiène de vie est primordiale : elle complète l'action des médicaments pour diminuer les symptômes. Elle évite l'aggravation de l'insuffisance cardiaque et le risque d'hospitalisation. Insuffisance cardiaque : modifier ses habitudes alimentaires

Évaluer ses apports alimentaires quotidiens

Votre médecin évalue avec vous les apports alimentaires nécessaires pour couvrir vos besoins journaliers. Vous pourrez ainsi mieux adapter votre alimentation en fonction de votre activité quotidienne, votre éventuel surpoids et l'importance de votre insuffisance cardiaque.

Il est conseillé d’adopter une alimentation variée et privilégiant les aliments bénéfiques pour votre santé avec des fruits, des légumes frais, des légumes secs et des céréales. Mais attention aux aliments sucrés, salés ou gras.

Pour connaître la composition nutritionnelle d'un aliment, consultez la table Ciqual de l'Agence nationale de sécurité sanitaire alimentation, environnement, travail.

Limiter les graisses alimentaires

Une alimentation riche en graisses favorise la prise de poids et augmente le risque d’avoir, ou d’aggraver, un taux sanguin de cholestérol élevé, une maladie du cœur et des vaisseaux (maladie cardiovasculaire). Les artères coronaires qui alimentent le muscle du cœur en oxygène et substances nutritives sont une cible privilégiée de ces maladies cardiovasculaires.

Toutes les graisses n’ont pas les mêmes effets sur la santé. Il vaut mieux privilégier la consommation de graisses insaturées (« bonnes graisses ») car elles contribuent au bon fonctionnement du cœur et des vaisseaux.

Diminuer le sel dans son alimentation

Une alimentation salée est un facteur d'aggravation de l'insuffisance cardiaque. La consommation de sel ne doit pas excéder quatre à six grammes par jour, parfois moins en fonction de l'avis du médecin traitant. Il est important de suivre quelques règles simples pour agir au quotidien :

  • limiter le sel dans l'eau de cuisson ;

  • éviter de resaler les aliments dans son assiette (astuce : supprimer la salière de la table) ;

  • utiliser le plus possible les produits frais ou congelés non préparés ;

  • ajouter des herbes aromatiques, des épices, du jus de citron, de l'oignon, de l'échalote ou de l'ail pour rehausser le goût des aliments ;

  • apprendre à connaître les aliments riches en sel pour les éviter ;

  • choisir une eau minérale à faible teneur en sodium (les eaux gazeuses sont souvent plus salées) ;

  • éviter les médicaments effervescents délivrés sans ordonnance qui contiennent beaucoup de sel ;

  • bien lire les étiquettes d'emballage : sur les étiquettes d'emballage, il est utile de rechercher la quantité de sel aussi appelé « chlorure de sodium » ou « sodium ». Un gramme de sodium correspond à 2,5 g de sel. La teneur en sel est exprimée pour 100 g de produit. La quantité de sel absorbée dépend de la quantité d'aliments consommée. Par exemple, un produit contient 1,5 g de sel pour 100 g ; pour 300 g de ce produit, 4,5 g de sel sont ingérés.

Limiter la quantité de liquides bus

Les apports en liquide (eau, café, thé, jus de fruits, lait, soupe...) conseillés sont de 1 à 2 litres par jour. En cas d'aggravation de l'insuffisance cardiaque (avec des œdèmes, un essoufflement) ou en cas d'hyponatrémie, le médecin demande à son patient de réduire encore cette consommation de liquide.

Modérer sa consommation d'alcool

Pour protéger le cœur, il est conseillé de limiter sa consommation d'alcool. Il n’y a pas de consommation d’alcool sans risque, mais des consommations à risque plus ou moins élevé.

La valeur repère est de 10 verres d'alcool standard par semaine, maximum, sans dépasser 2 verres standard par jour. Toutes les boissons alcoolisées (bière, vin, alcool fort, mélange de soda et d’alcool vendu en canette, etc.) doivent être incluses dans ce décompte.

Il est recommandé d'avoir des jours dans la semaine sans consommation. Consultez les repères de consommation d'alcool.



Volumes de différentes boissons équivalant à un verre d’alcool Conserver une activité physique quand on a une insuffisance cardiaque

Maintenir son activité physique

Lorsque l'insuffisance cardiaque est stable, il est recommandé de pratiquer une activité physique modérée comme la marche.

L'exercice physique contribue à renforcer le cœur pour qu'il travaille plus efficacement. Il permet d'augmenter le bien-être et l'autonomie.

Avant de débuter une activité physique, la personne présentant une insuffisance cardiaque doit en parler à son médecin. Il vérifie qu'il ne présente pas de contre-indications à l'exercice physique et lui conseille le type d'activité le plus adapté à son état. Un exercice adapté ne doit pas déclencher d'essoufflement, de palpitations ou de fatigue.

Choisir ses activités physiques modérées

La marche est une activité qui peut facilement être intégrée dans la vie quotidienne.

Les activités physiques en milieu aquatique sont aussi souvent conseillées car elles permettent de se muscler en douceur, l’eau diminuant la sensation de difficulté liée à l’effort. Elles sont donc recommandées si vous avez des problèmes articulaires ou un surpoids.

La marche à pied est aussi une bonne activité pour débuter ou reprendre une activité physique. N’hésitez pas à faire des pauses : commencez lentement et augmentez progressivement la distance ou l'intensité de l'activité à mesure que vos capacitéscardiaques s'améliorent. Il vaut mieux marcher trois fois 5 minutes et vous sentir bien plutôt que de vouloir à tout prix marcher 15 minutes en continu, au risque de vous fatiguer.

Si vous souhaitez réaliser une activité physique en altitude, en particulier à partir de 1 500 mètres, ou par grand froid, parlez-en avant avec votre médecin, il vous conseillera sur les précautions à prendre.

Signaler à son médecin tout symptôme anormal au cours d'une activité physique

Si un symptôme inhabituel apparaît (par exemple, si vous vous sentez plus essoufflé ou plus fatigué que d’habitude, ou si vous ressentez des étourdissements, des douleurs thoraciques, etc.), il est préférable de vous arrêter et de le signaler à votre médecin. Faites le point régulièrement avec votre médecin sur votre activité physique pour réajuster votre programme en fonction de votre bilan d'insuffisance cardiaque.

À quoi sert la réadaptation cardiaque ? Votre médecin peut vous prescrire une période de réadaptation cardiaque qui comprend un programme d’activité physique pour « ré-entraîner » votre cœur à l’effort. Elle est réalisée dans une structure médicale et encadrée par des professionnels de santé qui vous apprennent à adapter l’intensité et la durée de votre activité physique ainsi que vos périodes de repos. Vous bénéficiez aussi de conseils personnalisés et d’ateliers (groupes de parole, apprentissage de techniques de relaxation, conseils nutritionnels, etc.) pour apprendre à gérer votre insuffisance cardiaque.

Arrêter de fumer pour protéger son cœur

L'arrêt du tabac est essentiel pour protéger votre cœur et plus particulièrement en cas d'insuffisance cardiaque. Votre médecin traitant vous accompagne dans votre démarche de sevrage tabagique et peut vous proposer un traitement de substitution à la nicotine, sous forme de timbres, de gommes à mâcher ou de comprimés à faire fondre sous la langue. Si les dosages sont adaptés, ces substituts comblent le manque de nicotine : les effets désagréables liés à l'arrêt du tabac (irritabilité, difficultés de concentration, humeur dépressive, troubles du sommeil ou de l'appétit, etc.) disparaissent ou diminuent. Un soutien psychologique ou médical peut être nécessaire. LE TRAITEMENT MÉDICAMENTEUX DE L'INSUFFISANCE CARDIAQUE Différentes classes de médicaments peuvent être associées en cas d'insuffisance cardiaque. Le traitement doit être adapté au cours du temps et en fonction de l'évolution de votre maladie et des symptômes. Les médicaments prescrits sont à prendre régulièrement, tout au long de la vie. Les trois classes de médicaments les plus souvent utilisées dans l'insuffisance cardiaque :

  • Les inhibiteurs de l'enzyme de conversion : ils agissent en bloquant la fabrication d’une enzyme qui contracte les artères, ce qui fait baisser la tension artérielle et diminue le travail du cœur. Ils facilitent la vidange du cœur.

  • Les bêta-bloquants : ils facilitent le travail du cœur en le ralentissant et en diminuant ses besoins en oxygène.

  • Les diurétiques : ils agissent en augmentant le volume des urines et l’élimination rénale du sel. Cela réduit la quantité de liquide dans l'organisme et soulage ainsi le cœur.

Les autres médicaments parfois utilisés contre l'insuffisance cardiaque :

  • La spironolactone : c'est un diurétique particulier qui contribue à diminuer la tension artérielle et l'excès d'eau dans l'organisme. Elle est utilisée, dans ce cas, pour sa capacité à baisser la tension artérielle.

  • Les antagonistes des récepteurs à l'angiotensine 2 (sartans) : ils sont prescrits en cas d'intolérance aux inhibiteurs de l'enzyme de conversion. Ces médicaments diminuent le travail du cœur en réduisant la tension artérielle.

  • Les digitaliques : ils permettent de ralentir et régulariser les battements du cœur.

Dans tous les cas, le traitement de l'insuffisance cardiaque comprend la prise en charge de la maladie cardiaque à l'origine de l'insuffisance cardiaque et des facteurs de risque cardiovasculaire associés. Automédication et insuffisance cardiaque : attention ! L’automédication consiste à se soigner seul, sans avis médical, avec des médicaments accessibles sans ordonnance. Prendre un médicament accessible sans ordonnance est à envisager avec prudence si vous suivez déjà un traitement médicamenteux régulier pour votre insuffisance cardiaque. Même s’ils vous semblent sans danger, certains médicaments accessibles sans prescription médicale peuvent agir sur votre traitement en modifiant ses effets ou en provoquant des effets secondaires. Il est préférable de demander à l’avance à votre médecin les médicaments qui ne sont pas indiqués dans le cadre du traitement qu’il vous prescrit. De plus, certains traitements sont à éviter en cas d'insuffisance cardiaque, comme par exemple : l’aspirine, les anti-inflammatoires, les laxatifs ou les médicaments effervescents car ces derniers contiennent du sel. Il est important de toujours indiquer aux professionnels de santé tous les médicaments que vous prenez, prescrits ou achetés sans ordonnance. Garder votre (ou vos) ordonnance(s) sur vous peut être utile. INSUFFISANCE CARDIAQUE : LE RECOURS AUX DISPOSITIFS IMPLANTABLES Si l’insuffisance cardiaque est importante avec retard entre la contraction des ventricules droit et gauche et si le patient réagit insuffisamment au traitement médicamenteux, l’équipe médicale spécialisée peut lui proposer une stimulation biventriculaire. L'appareil comporte trois électrodes fixées au muscle cardiaque (oreillette droite, ventricule droit, ventricule gauche) et un générateur d’impulsions placé dans une loge de peau à la partie supérieure du thorax ou dans l’abdomen. Il permet une resynchronisation ventriculaire et augment la capacité du cœur à l'effort. Un défibrillateur cardiaque implantablepeut également être utile : cet appareil comporte un boitier placé sous le muscle pectoral (sous la clavicule) relié à des électrodes introduites jusqu'au cœur. Il surveille le rythme du cœur et, au besoin, en cas de troubles graves du rythme cardiaque, produit un choc électrique. L'HOSPITALISATION EN CAS DE DÉCOMPENSATION CARDIAQUE Un épisode de décompensation cardiaque nécessite une hospitalisation pour une prise en charge urgente, pour rééquilibrer le traitement et traiter le facteur qui a déclenché la décompensation : troubles du rythme cardiaque, infection ou autre maladie, erreur d’observance de traitement… Prado, le service de retour à domicile Vous pouvez bénéficier de ce service* si vous êtes hospitalisé pour une décompensation cardiaque. Suite à votre hospitalisation pour décompensation cardiaque, l'Assurance Maladie peut vous accompagner pour préparer au mieux votre retour à domicile. Si vous le souhaitez, un conseiller de l’Assurance Maladie :

  • prend contact avec un(e) infirmier(e) de votre choix, formé(e) sur l’insuffisance cardiaque pour des séances de suivi hebdomadaires ;

  • organise votre première consultation auprès de votre médecin traitant et de votre cardiologue pour votre retour ;

  • vous remet votre dépliant Mon carnet de suivi après mon hospitalisation pour décompensation cardiaque (PDF), spécialement conçu pour vous aider à veiller quotidiennement à votre état de santé, faciliter votre suivi médical et vous accompagner dans vos démarches ;

  • facilite, si nécessaire, la mise en place de services d’aide à la vie (portage de repas, aide-ménagère...)

*Prado, le service de retour à domicile après hospitalisation pour décompensation cardiaque n’est pas encore disponible dans tous les établissements.

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