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Le cœur d’un cochon OGM implanté avec succès chez un homme

Par Nicolas Gutierrez C. le 11.01.2022 à 16h30Ecouter 4 min. Cette greffe de cœur, la deuxième greffe réussie d’un organe animal chez l’humain en à peine trois mois, était l’ultime recours de ce patient de 57 ans, non éligible à des transplantations de cœur humain.

LES CHIRURGIENS DE L'UNIVERSITÉ DE MARYLAND PRÉPARENT LE COEUR PORCIN POUR L'INTERVENTION. UNIVERSITY OF MARYLAND SCHOOL OF MEDICINE / AFP Et de deux… À peine trois mois après la xénogreffe de rein de cochon, exploit accompli au Centre de santé Langone de l’Université de New York (États-Unis), une équipe de l’École de Médecine de l’Université de Maryland (États-Unis, également) est parvenue à implanter un cœur porcin chez un homme. Le patient, nommé David Bennet et âgé de 57 ans, avait été hospitalisé six semaines auparavant à cause d’une arythmie très sévère. Depuis, il était connecté à des appareils d’assistance cardiaque et respiratoire. À cause de la sévérité de sa maladie cardiaque, il n’était pas éligible pour des transplantations de cœur humain ni pour des cœurs artificiels, expliquent les chirurgiens dans un communiqué. Sa seule option était donc cette greffe de cœur de cochon, qu’il a accepté après avoir été informé des potentiels risques d’une telle intervention. Selon les chirurgiens, il aurait reçu son nouveau cœur le 7 janvier et son état restait stable trois jours après. Un cochon modifié pour que le cœur soit accepté par le corps humain Le cœur utilisé pour la greffe était issu d’un cochon génétiquement modifié produit par l’entreprise américaine Revivicor (qui avait aussi conçu le cochon GalSafe utilisé pour la xénogreffe de rein). Cette fois-ci, l’entreprise avait retiré au cochon (nommé UHearts) trois gènes reconnus pour induire une réponse de rejet immunitaire chez l’humain. Un quatrième gène avait été enlevé pour éviter que le cœur ne grandisse trop et puisse ainsi s’adapter au corps humain. De plus, six gènes humains avaient été ajoutés au génome du cochon afin de rendre l’organe plus compatible avec notre système immunitaire. Cette même équipe avait déjà testé ces cœurs en 2016 chez des babouins, montrant que ces greffons pouvaient éviter le rejet immunitaire grâce à ces modifications (en plus d’un traitement pour moduler la réponse immunitaire du receveur) et survivre dans le corps du receveur jusqu’à près de trois ans. Vu la situation désespérée du patient, l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA) avait donné une autorisation d’urgence pour l’utilisation de la xénogreffe le 31 décembre 2021, car le cœur porcin représentait la seule option de ce patient pour rester en vie. “C’était soit la mort, soit cette greffe. Je veux vivre. Je sais que c’est assez hasardeux, mais c’était ma dernière option”, a déclaré ce résident du Maryland un jour avant son opération, selon l’école de médecine. Un suivi médical étroit pour examiner les risques et les bénéfices des xénogreffes Contrairement au rein de cochon implanté en octobre 2021, le cœur porcin ne sera pas retiré au bout de trois jours. Au contraire, le receveur pourra garder son nouveau cœur tant que celui-ci fonctionne, sous la surveillance des chirurgiens. “C’est une avancée chirurgicale majeure et qui nous rapproche encore un peu plus d’une solution à la pénurie d’organes, a commenté Bartley Griffith, qui a réalisé la transplantation. Nous procédons avec précaution, mais nous sommes aussi optimistes sur le fait que cette première mondiale permettra de fournir une nouvelle option essentielle aux patients dans le futur.” Ces deux xénogreffes (rein et cœur) marquent sans doute le début d’une course vers la validation et une potentielle généralisation de ces transplantations cochon-humain qui pourraient révolutionner le monde médical et éradiquer la pénurie d’organes. La porte vers le futur des greffes est désormais grande ouverte. Retrouvez tous les articles audio GREFFE OGM COEUR

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